Après avoir obtenu une licence en Langues étrangères et en Histoire des Relations Internationales, j’intègre l’ETPA, école de photographie à Toulouse. Un an plus tard j’obtiens le diplôme universitaire « Photographie documentaire et écritures trans-médias » qui valide mes compétences en prise de son, captation vidéo et montage audio / vidéo. Je vis mes premières expériences professionnelles au sein du collectif Cobertura Photo, de l’Agence Cosmos, du quotidien Le Monde et de l’Agence France Presse, en tant que stagiaire éditeur photo. Je me consacre aujourd’hui à la photographie documentaire, axant mon approche autour de l’humain, de ses histoires, à travers lesquelles je tente de documenter certains aspects de notre société.
Dans le bus qui nous mène d'Istanbul à Edirne, Adrien, un ami, m'apprend la chanson Üsküdar, un classique en Turquie. Nous partons dans le nord, en Thrace, à la frontière de la Bulgarie et de la Grèce, là où vivent les tziganes, pour célébrer l'Hiderellez, Ederlezi en Rom.
Salsigne, un décor à la Zola planté dans le sud de la France, à 20 kilomètres au nord de Carcassonne. Au centre, une vallée polluée par l’aventure industrielle de la dernière mine d’or nationale, fermée il y a dix ans après un siècle d’exploitation. Son coeur bat toujours des hommes qui ont lié leur histoire à celle du site. Ils sont mineurs, élus, syndicalistes, écologistes. Entre défense de l’environnement et maintien de l’emploi, ils se sont engagés, affrontés, jusqu’à parfois ne plus s’écouter. Aujourd’hui, l’âge de l’or n’est plus. Des acteurs de cette histoire ont accepté de faire face au passé et de témoigner de leurs prises de position : fallait-il dénoncer la pollution au risque de menacer l’emploi ? Ou défendre les salariés coûte que coûte en continuant à polluer, quitte à sacrifier une vallée et ses habitants ?
Dân-kân a 8 ans lorsque ses parents se séparent. Il vit alors une semaine chez son père, Jean-Marc, et l’autre chez sa mère, Isa. En novembre 2013, Jean-Marc se fait expulser de son logement : les choses vont changer, pour toute la famille. Excédé par ce mode de vie sédentaire, Jean-Marc décide de retourner vivre en camion. Dân-Kân reste vivre chez sa mère. Son père vient souvent le voir et, dès qu’il le peut, le prend avec lui dans son camion. Se pose alors cette question : comment concilier une vie sur la route et une vie de famille, avec un fils qui entre dans l’adolescence ? La première fois que j’ai photographié Dan, il avait 7ans. Aujourd’hui je continue de raconter leur histoire, l’histoire d’un père et son fils, d’un choix de vie et ses conséquences.